Le pigeon de Patrick Süskind
Le livre de Poche – 88 pages
traduit par Bernard Lortholary
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Jonathan Noël mene une vie paisible, depuis de nombreuses années il occupe le même métier, le même petit appartement sous les combles parisiens. Il ne cherche qu'une chose, le moins de perturbations possibles dans sa vie. Enfant il a connu le départ sans retour de sa mère emmenée par les Allemands puis devenu adulte après un mariage de complaisance sa femme part elle aussi et le laisse seul.
Il vit donc dans un paisible isolement tout en haut dans sa chambre de bonne jusqu'au jour où sur le pas de sa porte un pigeon lui fait face, un pigeon qui va provoquer d'étonnants bouleversements dans la vie de Jonathan.
Ce roman est vraiment très court, il nous raconte une journée de la vie de Jonathan, cet homme qui s'était enfermé volontairement dans une existence morne mais sécurisante car tout était controlé. Je ne me serai surement jamais intéressée à ce roman si il n'avait pas fait partie d'une bibliographie qui m'a été donnée à la suite d'un de mes cours. Je ne suis pas en Lettres Modernes mais en Psychologie et j'ai été la première étonnée par le choix de cette lecture. Il n'empêche que mon cours de Psychologie clinique donne une dimension tout autre au roman et m'a permis de l'apprécier car je pense que si je l'avais lu de façon spontanée je ne l'aurai pas du tout apprécié. Je ne me lancerai pas dans une analyse psychologique de ce roman, j'en serai bien incapable, ne reste que mes impressions de lectrice.
Ce roman est d'une formidable étrangeté, Jonathan sent l'effroi le submerger à la vue de pigeon, une seule idée lui vient en tête, fuir, fuir le plus loin possible. Ce malheureux pigeon de façon indirecte va causer de nombreux dégats dans la vie du personnage, cette journée sera cauchemardesque pour lui, tout ce qu'il avait régler depuis trente ans se déregle, son pantalon se déchire, il parle à la concierge, il oublie d'ouvrir le portail à l'arrivée du patron. Ses pires craintes le submergent, la confrontation avec le mendiant est très marquante. Ce que je retiens de ce roman, c'est un sentiment de malaise face à la vie qu'a choisi Jonathan, face à ses peurs qui ont un impact très fort sur le lecteur.
Ce petit livre n'a l'air de rien comme ça et pourtant j'ai l'impression qu'il met le doigt sur toutes les peurs que l'être humain amasse durant sa vie. J'attend avec impatience la lecture que pourra m'en donner mon prof car j'ai l'impression d'avoir perçu un nombre important de choses dans ce roman de façon intuitive mais la compréhension du pourquoi du comment de ce livre me fait totalement défaut. L'interprétation n'est de toute façon pas nécessaire.
Isil en a parlé
Le marcheur du Pôle du Dr Jean-Louis Etienne, mon prochain, prochain billet est aussi une lecture présente dans la biblio de mon cours, j'en profite pour allier hobby et études.