Une gourmandise de Muriel Barbery
Folio - 165 pages
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Le roi de la critique culinaire se meurt, l’ensemble de sa cour se réunit autour de lui. Ce genre d’évènement qui atteint de la même façon la personne agonisante et son entourage, est toujours propice à la révélation des pensées les plus profondes.
Le maître au fond de son lit, dans son cossu appartement, part à la recherche d’une saveur unique parmi toutes celles qu’il a connu durant sa vie. Amoureux, en extase devant la cuisine, cette recherche lui donne prétexte à de nombreux morceaux de bravoure ayant comme thème, la mayonnaise mais aussi les crustacés et les légumes du potager. Tout cela donne lieu à un subtil état des lieux des différentes façons de penser la cuisine. La cuisine, à travers ce long voyage sensorielle, l’occasion nous est donnée de connaitre l’homme qui se cache derrière la célébrité du critique gastronomique. Il nous fait partager différents moments de sa vie, son enfance avec ses étés colorés...
Cependant tout autour du maître gravite l’ensemble de ses proches tenant lieu de serviteurs car l’homme est écrasant, monstrueux d’égocentrisme. Sachant se rendre cruel, la relation qu’il entretient avec ses enfants depuis toujours conflictuelle, les amènent à se déchirer en quête d’identité.
Il aura fallu à cet homme pour conquérir les sommets, sacrifier le reste de sa vie, totalement indifférent aux autres, les piétinant avec allégresse.
L’écriture de Muriel Barbery nous fait ressentir les différents états d’âmes des personnages avec toujours beaucoup de style. A chaque personnage, un style d’écriture bien particuliers. Le critique pense et parle avec beaucoup d’emphase, les mots sont recherchés et les tournures de phrases pointues. L’homme se cache derrière sa maitrise de la langue. Les autres personnages utilisent une langue beaucoup plus simple et déjà la concierge s’appelle Renée!
Un bon roman qui a gagné à être court, trop long aurait rendu le roman laborieux.
Un roman sympathique qui n’a pas la force de L’élégance de l’hérisson mais qui en est toutefois le prémisse.
Lu par Calepin, Lily...