Pensées secrètes de David Lodge
ed Rivages
Résumé
"Dans le cadre de la mythique université de Gloucester, deux personnages se sont engagés dans le jeu complexe de la séduction : Ralph Messenger, spécialiste des Sciences Cognitives, et Helen Reed, romancière fragilisée par son récent veuvage. A travers une succession d'évènements et de retournements de situation, les personnages découvrent, avec brio, qu'on se trompe souvent sur soi et presque toujours sur les autres."
Tout d'abord je tiens à préciser que j'ai lu ce roman dans le cadre de mon U.E (unité d'enseignement) de philosophie en Licence 2 de Psychologie car selon la prof il illustre le thème du cours qui était (oui du passé déjà, le semestre est fini!) la Théorie de l'Esprit, sujet complexe, exhaustif mais intéressant. Alors bon la théorie de l'esprit en gros c'est déjà bien sur plusieurs théories divergentes qui se demandent très grossièrement si l'esprit est réductible au cerveau et aux réseaux de neurones (théorie cognitiviste et/ou fonctionnaliste) dans le roman Messenger partage cet ordre d'idée lui il se situe dans la branche « dure » du cogntivisme il pense que l'on peut modéliser les sentiments, en faire des programmes informatiques. Et puis il y a les autres qui pense que l'esprit ne peut tout simplement être réductible à un fonctionnement mécaniste, que cela passe par une intéraction avec plusieurs objets de pensées ainsi qu'une place importante à l'histoire, le contexte socio-culturel; vision partagée par le personnage d'Helen Reed qui en tant qu'écrivain a une vision beaucoup plus subjective de la conscience!
Donc ce roman je le craignais j'avais peur d'être étouffée par les reférences scientifiques qui sont désfois très très impossibles et en même temps je ressentais une certaine curiosité à lire un roman (chose frivole) qui traitait d'un sujet si académique, comment l'auteur allait-il s'y prendre? Surtout que je partais avec un certain a priori car j'avais déjà lu deux romans de David Lodge Changement de décor et Les quatres vérités que je n'avais pas spécialement apprécié sans pouvoir vraiment mettre des mots dessus. Voilà dans quel état d'Esprit moi j'étais avant d'ouvrir ce roman et alors...
Résultat mitigé, je ne peux pas dire que je n'ai pas apprécié, je l'ai lu très vite en prenant plaisir à ma lecture mais je me répète, je n'aime pas le style de David Lodge et je sais pas pourquoi réellement!
En ce qui concerne les références scientifiques je suis contente car j'ai retrouvé quelques points importants de mon cours, notamment les expériences de pensées comment est-ce d'être une chauve-souris?, la chambre chinoise ( peut-être que ces intitulés vous intrigueront tant que vous lirez le livre!) ainsi que la références à certaines théoriés actuelles, bien sur les théories les plus « tape à l'oeil » du style programmer un ordinateur pour qu'il pense comme un être humain (on peut attendre pour ça!) mais sinon ça va surtout qu'en réalité ce n'est pas du tout le sujet du roman, puisque le sujet ici c'est plutôt la relation ambiguë entre deux personnes, la façon dont elles réagissent face aux évènements plus ou moins dures de la vie. Bon c'est vrai que c'est sympa de voir deux conceptions différentes de la vie se confronter mais plus le roman avance plus il semble qu'en fait face à des évènements tel que la mort les gens réagissent de la même façon à peu de choses près.
Et en plus je ne suis pas sur que si on n'a pas un minimum de connaissances sur la théorie de l'Esprit ça nous apporte quelque chose la référence à ce sujet, je trouve qu'il n'a pas réussi à l'illustrer dans toute son ampleur et donc que cela handicape plus les lecteurs surtout que l'histoire de Messenger et de Reed montrent que tous les Hommes restent profondément humains à la fois tellement prévisibles mais inclassables, les sentiments semblent trop volatiles pour qu'on les retranscrive en algorithmes!
Non ce roman m'a rendu triste, les personnages semblent passifs, insatisfaits dans une vie qui les étouffe, vie qui se passe pourtant dans un milieu universitaire aisé ; enfin je trouve que les traits des personnages sont un peu trop grossiers, cela en est énervant, la fragile romancière mais vertueuse et l'éminent professeur obsédé sexuel mais qui au fond de lui garde une blessure.
Ce roman semble vouloir montrer que les apparences sont trompeuse par l'utilisation par les personnages principaux de journaux intimes ou enregistrements mais moi il me semble que ce n'est pas vrai ils sont perçus comme ils le sot réellement seulement eux ne s'en rendent pas compte derrière leur vernis social!