L'élégance du hérisson de Muriel Barbery
« Bien que très douée et d'une immense culture générale, acquise en autodidacte en fréquentant les bibliothèques, Renée, cinquante-quatre ans, a décidé de vivre cachée sous les dehors de la concierge niaise et inculte que les habitants du 7, rue de Grenelle croient connaître. C'est donc en clandestine qu'elle lit du Proust, que son chat s'appelle Léon en référence à Tolstoï et qu'elle emprunte des livres de philosophie à la bibliothèque universitaire du quartier. Aucun de ces « riches suffisants » ne doit penser que sous ses airs de concierge revêche se cache une intelligence brillante et une personne cultivée.
Paloma, 12 ans, brillante et révoltée, habite également au 7, rue de Grenelle. Elle refuse le monde des adultes qu'elle considère comme un bocal à poissons plein d'inepties et de faux semblants. C'est pourquoi elle a pris sa décision : à la fin de l'année scolaire, le jour de ses 13 ans, elle se suicidera et mettra le feu à l'appartement familial.
Mais des changements surviendront quand Kakuro Ozu, un Japonais féru de culture, emménage dans l'immeuble... »
On peut me dire que j'ai pris mon temps pour lire ce roman, depuis le temps qu'il est sorti et surtout que les médias en parlent (ah les médias!). Peut-être, seulement cela fait aussi longtemps que j'attend qu'il sorte en poche, il n'est toujours pas sorti en poche! Cependant une bonne âme me l'a gracieusement prêté, Merci Isadora!
Eh là Révélation, j'ai lu ce bouquin en un jour et une nuit et je peux vous dire une chose, je vais ressortir le coeur rouge, mais en plus ce sera un méga coeur rouge!
Pour moi ce roman c'est (pardonnez-moi d'avance la comparaison!!) un bonbon, un ferrero rocher pour ne pas citer de marque, on commence par manger la première couche de chocolat, puis la pate de chocolat qui entoure la noisette et la noisette et à chaque fois c'est un délice.
Ce genre de roman je pense que cela apporte vraiment quelque chose, je ne dis pas que cela donne « un sens à sa vie » mais cela réchauffe le coeur, non vraiment c'était exquis, des personnages attachants et toutes ces réfèrences culturelles...
Et ce que j'ai particulierement aimé c'est que pour une fois ceux qui avaient la vedette ce ne sont pas des gens supers cools, supers beaux et surtout super traumatisés style relation conflictuelle,bla, bla, bla...
Ici on peut un peu plus s'identifier à René, par exemple dans sa façon de mener sa vie, sa soif de savoir, de Lire.
Et les deux personnages ont un remarquable sens de l'observation, c'est par la tenue de leurs journaux intimes qu'elles décrivent le monde qui les entoure et malgré toutes les différences qu'elles ont, l'âge, le milieu social, elles partagent le même avis sur le monde semi-bourgeois bohème. Un monde décrit avec beaucoup d'humour et qui pourtant m'a semblé la plupart du temps à pleurer.
Pour en revenir au sens de l'observation, j'ai remarqué que la plupart des gens qui sont de fins observateurs, semblent être des gens plus ou moins décalés, du moins ils se retrouvent en position de retrait plus au sens figuré qu'au sens propre même si les deux peuvent cohabiter, cela leur permet d'avoir une vision des gens qui les entourent plus ou moins détachée, et autant Paloma que Renée occupe cette place et elles y prennent goût, il ne faut que voir la réaction de Renée quand elle comprend que Mr Ozu s'intéresse à elle, elle se sent démasquer.
En tout cas beaucoup de réflexions sur la vie en générale et quelques citations... ici c'est le journal de Paloma.
« Nous ne voyons jamais au-delà de nos certitudes et, plus grave encore, nous avons renoncé à la rencontre,nous ne faisons que nous rencontrer nous-mêmes sans nous reconnaître dans ces miroirs permanents » p154 « Moi, je supplie le sort de m'accorder la chance de voir au delà de moi-même et de rencontrer quelqu'un. »
« [...] des conversations débiles en stéréo (portable, mode, portable, qui est avec qui, portable, les profs qui sont nuls, portable, la soirée de Canelle) [...] p197 Journal du mouvement du monde n°4 »
Pour finir le personnage qui m'a le plus, plus touché c'est Renée, je trouve cette gardienne d'immeuble formidable.
Dernière petite annotation, un des rares films qui m'a touché de cette même façon est Little Miss Sunshine, même si on peut penser qu'il n'y a pas de lien, j'ai retrouvé une certaine approche du monde, par petites touches de couleurs, des personnages forts et marquants.