L'évangile selon Pilate de Eric-Emmanuel Schmitt
« Le Messie a-t-il été reconnu des siens avant de comprendre lui-même son destin ? Autour de Yechoua - mauvais charpentier mais homme au verbe sage - l'étau se resserre. Son cousin, Yohanân le prophète, le reconnaît comme l'élu de Dieu. Impossible dès lors de fuir la rumeur publique, un cercle de disciples se forme aussitôt et Yechoua, assailli par le vertige, se réfugie dans le désert. Plongeant brusquement en lui-même, il trouve Dieu, puis se met à douter, effrayé par la prétention de son sentiment. Sans signe, sans indice et guidé par sa seule intuition, il décide de "faire le pari", retourne auprès de ceux qui l'ont désigné et accepte - sans jamais le revendiquer - son statut, soupçonnant même ses disciples d'être à l'origine des prétendus miracles qui jalonnent son chemin. Arrêté puis crucifié, il deviendra le pire cauchemar de Pilate, "l'affaire Yechoua", ce cadavre disparu, cette résurrection dont on parle dans les ruelles de Jérusalem. »
J'aime lire les romans d'Eric-Emmanuel Schmitt car je sais que ce sont des romans faciles à lire, reposants et puis je suis tombée sur celui-ci, L'évangile selon Pilate, j'ai trouvé cela sympa de revoir en quelque sorte le « cathé » d'autrefois et peut-être de l'appréhender différamment, surtout que mes souvenirs sont pour la plupart assez vagues. C'est donc avec curiosité que je me suis lancée dans l'histoire de Jésus.
Première nouvelle et non la moindre, Jésus ne s'appelle pas Jésus mais Yechoua, eh oui ce qui est logique quand on sait que Jésus n'était pas chrétien mais juif (encore faut-il être logique et avoir eu assez de temps devant soi pour avoir un jour réfléchi à ce problème!).
Le roman est divisé en deux parties qui se suivent dans l'ordre chronologique, dans la première, Yechoua nous fait assister au début de sa vie, on le voit devenir l'envoyé de Dieu. Mettant sa foi au défi, doutant de lui, des miracles qu'il opère. Ce Jésus nous parvient faillible, terriblement humain, loin du fanatisme de ses disciples.
Nous suivons son ascension jusqu'à la veille de sa condamnation à mort, on le voit totalement terrifié, angoissé par sa mort. Cette partie met en lumière le personnage de Judas et l'auteur semble le réhabiliter car il dit qu'il est le plus proche disciple de Jésus et que c'est Jésus lui-même qui lui demande de le trahir. Assez intéressant!
J'ai plus apprécié la seconde partie, la trouvant plus dynamique. Elle donne son nom au livre, la parole est à Pilate. Pilate, homme politique, fin statège, dont le seul but est de faire appliquer la loi de Rome. J'ai bien aimé ce personnage et c'est dans cette partie que se déroule le plus de choses car elle se situe juste après la mort de Jésus, lorsque son corps disparaît.
L'auteur revient sur les étapes de la condamnation à mort de Jésus et on en profite pour faire la connaissance de personnages importants. Cela m'a permis de faire une petite mise à niveaux. J'ai pu redécouvrir les personnages d'Hérode, d'Hérodiade sa machiavélique épouse et de sa belle-fille et nièce, Salomé. Tous les trois auraient participé à la mort de Jean-Baptiste, le cousin de Jésus car il aurait dénoncé le mariage de Hérodiade avec Hérode. Comme cela aiguisait ma curiosité je suis allée faire quelques recherches sur Wikipédia, eh oui je sais c'est la facillitée mais bon j'ai quand même trouvé des choses intéressantes.
D'après les Évangiles, Jean-Baptiste dénonce le remariage d'Hérodiade avec Hérode Antipas et c'est pour cette raison qu'il est emprisonné
L'Évangile selon Matthieu, 14:3-11 [2], indique :
Car Hérode, qui avait fait arrêter Jean, l'avait lié et mis en prison, à cause d'Hérodias, femme de Philippe, son frère, parce que Jean lui disait : « Il ne t'est pas permis de l'avoir pour femme. » Il voulait le faire mourir, mais il craignait la foule, parce qu'elle regardait Jean comme un prophète. Or, lorsqu'on célébra l'anniversaire de la naissance d'Hérode, la fille d'Hérodias dansa au milieu des convives, et plut à Hérode, de sorte qu'il promit avec serment de lui donner ce qu'elle demanderait. À l'instigation de sa mère, elle dit : « Donne-moi ici, sur un plat, la tête de Jean-Baptiste. » Le roi fut attristé ; mais, à cause de ses serments et des convives, il commanda qu'on la lui donne, et il envoya décapiter Jean dans la prison. Sa tête fut apportée sur un plat, et donnée à la jeune fille, qui la porta à sa mère. (source Wikipédia)
J'ai même trouvé un charmant tableau, peint par Lucas Cronach l'Ancien, qui me semble assez bien illustré cette histoire.
C'était un roman intéressant à lire qui se lit très vite, l'écriture est simple et agréable.