Howards End de E.M. Forster
traduit de l'anglais par Charles Mauron
383 pages
Résumé de l'édition 10-18
«Observateur subtil de la société britannique, E.M. Forster n'a peut-être jamais mieux décrit les antagonismes et les entrelacs d'intérêts entre aristocratie et bourgeoisie que dans Howards End. Dans cette histoire d'héritage et de remariage s'affrontent deux familles, les Schlegel et les Wilcox, et à travers eux deux visions du monde. A la veille de la Première Guerre mondiale, la société victorienne se fissure et les idées féministes et progressistes gagnent du terrain, malgré la résistance aveugle et hautaine des tenants de la tradition. Comme le montre habilement et cruellement ce roman indémodable, cette opposition brutale destinée à faconner la société du Xxème siècle ne se déroulera pas sans faire de victimes. »
Commentaire
J'aime de plus en plus E.M. Foster, c'est un auteur avec lequel je me dis, à chaque lecture d'un de ses romans, je vais passer un bon moment. Son écriture tout en restant simple est fine et précise.
Je l'ai tout d'abord découverte dans son grand roman Maurice, un roman qui m'avait vraiment enthousiasmé, il avait su aborder d'une façon très juste les amours d'un jeune bourgeois qui découvrait son homosexualité dans la vieille société anglaise.
Je retrouve Forster dans ce roman, un roman qu'il situe un peu avant la première guerre mondiale. La haute-société anglaise éprouve des difficultés à évoluer. Les soeurs Schlegel font parties de cette société bourrée de principes. Elles sont d'origine Allemandes, leur père décédait a su leur transmettre un grand désir de liberté et d'égalité. Ce qui les fait vivre volontairement en marge des pensées des autres aristocrates, qu'elles fréquentent par ailleurs.
Hors, durant tout le roman, le lecteur assistera à l'évolution si ce n'est la dépréciation des avis bien tranchés de ces demoiselles. Avis confrontés à la réalité d'un monde très terre à terre. Ce monde est symbolisé par les Wilcox, fils et père, indistriels bourgeois et représentants males de ce roman.
Ces deux partis vont voir leurs mondes se confronter pour le meilleur et le pire.
Forster dresse de ses personnages des portraits sans concession, l'auteur a une facheuse tendance à mettre le doigt sur les défauts et les petites faiblesses des personnages. On découvre des gens orgueilleux, égoïstes somme toute terriblement humains.
Pour moi, c'est dans cela que se trouve la force de Forster, il a une façon de décrire la psychologie des personnages très aboutie. Car dans ce roman, pas vraiment d'actions, rien de brusque ni de brutale mais des situations qui évoluent au rythme des réactions des personnages.