La colline aux gentianes d'Elizabeth Goudge
413 Pages - Phébus
traduit par Yvonne Girault
Depuis quelques temps j'éprouve une grande sympathie pour les auteurs anglais du XIXème ou du Xxième, plutôt début XXème, je fais donc en sorte de lire tous les romans mis à ma disposition et qui répondent à ces critères. Cela faisait déjà quelques temps que je voulais découvrir l'oeuvre d'Elizabeth Goudge, "Le pays du dauphin vert" n'étant pas disponible, je me suis rabattue sur "La colline aux gentianes". Roman qui semble être « l'un des meilleurs portiques pour accéder à l'oeuvre un temps oubliée d'Elizabeth Goudge (1900 - 1984)» selon les éditions Phébus.
Ce roman a lieu à la fin du XVIIIème siécle, les Anglais sont en guerre contre Napoléon, affectueusement surnommé Boney (il m'a fallu une cinquantaine de pages avant que je me souvienne de mes cours d'histoires et que je fasse le lien entre Boney et Napoléon). Dans une Angleterre qui se prépare à l'invasion imminente des Français vivent deux enfants aux milieux et parcours de vies très différents et dont les destinées vont pourtant se rejoindre. Il s'agit de Zachary, jeune orphelin qui a fuit le bord insupportable du navire de son cousin et Stella, l'enfant-fée, sauvée des bras de sa mère mourante par le gentil fermier Spriggs. Lorsque ces deux enfants se rencontrent, une alchimie naît tout de suite entre eux mais de nombreuses épreuves restent encore à traverser.
J'aime les romans historiques et j'ai été très contente car on se retrouve tout de suite propulsé dans cette campagne anglaise et dans ce port dans lequel s'amarre les navires avant de repartir pour la guerre. Les deux personnages principaux - chose rare sont des enfants.
J'ai tout de suite eu de la sympathie pour Zachary, ce petit déserteur de 15 ans qui n'aura de cesse tout le long du roman, de chercher à vaincre sa peur qui le paralyse rien qu'à la pensée de remonter sur un navire de guerre. Ces moments de peur panique, de désespoir et surtout ses efforts pour réussir à les vaincre m'ont beaucoup touché. De même j'ai trouvé le personnage du Docteur, haut en couleur et très marquant. Par contre le personnage de Stella ne m'a pas énormément plu, cette enfant pour résumer est l'enfant élu, rien de moins. Elle est belle, intelligente, innocente sans être naîve et encore plein d'autres choses, elle en devient insupportable.
L'intrigue de "La colline aux gentianes" est bourrée de rebondissements, des personnages apparaissent, disparaissent, des révélations ont lieu. Seulement tout est un peu cousu de fil blanc, un peu guimauve. Il est beaucoup fait référence à d'anciennes légendes d'amours éternels, tellement, tellement souvent que cela gâche la trame du roman. Les dernières pages sont un peu insupportables.
Il n'en reste pas moins que j'ai aimé l'écriture d'Elizabeth Goudge, l'un des meilleurs moments du roman reste pour moi, la description de la bataille de Trafalgar. Magistal. C'est pour cela que j'ai vraiment envie de continuer à lire d'autres romans de cette auteure.