Le vieux chagrin de Jacques Poulin
Actes sud (Babel) – 155 pages
Je n'ai pas pu participer, faute de temps à la lecture du blogoclub de septembre qui permettait la découverte d'auteurs Québécois.
Cependant gràce aux heureuses disponibilités de ma bibliothèque, je vais vous parler de ma découverte et de mes impressions à la lecture de deux romans de Jacques Poulin.
Aujourd'hui, je vous parlerai du roman « Le vieux chagrin » .
Nous nous retrouvons sur les rives du St Laurent en compagnie d'un écrivain qui vit retiré dans la vieille maison familiale qui donne face à la mer. Il vit seul avec ses mots, son chat Chagrin et les quelques parties de tennis qu'il joue avec son frère. Et puis un matin, il descend sur la plage en contrebas de sa maison et il voit que quelqu'un est descendu et a dormi dans la caverne de son enfance. Une personne insaisissable dont les seules traces de sa présence sont un livre des « Mille et une nuits » avec un signet pour marquer la page ainsi qu'un sac de couchage gardant la trace de son occupante. Occupante car l'écrivain lit sur la page de garde du vieux roman « Marie. K. » qui deviendra pour lui Marika. Marika, personnage fantasmé, évanescent aux lecteurs d'en décider. Son image prendra de plus en plus de place dans la vie de l'écrivain.
Ce roman nous offe une réflexion sur le travail de l'écrivain, la création d'une histoire, la façon qu'ont les auteurs de mélanger des moments de leur vie à la fiction à laquelle ils sont en train de donner naissance. Cela permet à Jacques Poulin de nous présenter deux récits emboîtés. Les choses qui relèvent de la fiction semblent plus présentes dans la vie de l'écrivain que dans la réalisation de sa fiction. Au fur et à mesure de la progression du récit, des personnages apparaissent, Bungalow, "la petite". Elles sortent l'écrivain de sa solitaire torpeur.
Ce petit roman est agréable à lire car l'écriture est simple et belle, il n'en reste pas moins que je n'ai pas aimé l'histoire. Tout reste suggestions, des personnages sans vraiment de contours qui apparaissent, disparaissent. L'histoire est vraiment spéciale, c'est le seul mot qui me vient. Et le personnage de Marika est la cerise sur le gâteau. L'interprétation un peu hâtive de sa non-apparition qui nous est donnée à la fin est légèrement bancal et elle casse le rythme du roman, ce serait la projection de la partie féminine de l'écrivain.