Fahrenheit 451 de Ray Bradbury
Folio SF - 213 pages
Traduit par Jacques Chambon et Henri Robillot
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Guy Montag est pompier, or il vit dans une époque où la mission principale d’un pompier c’est de pourchasser sur dénonciation toute personne possédant des livres. Les pompiers mettent alors le feu aux livres et à la maison, le propriétaire est lui envoyé à dans un hôpital psychiatrique. Fahrenheit 451, c’est la température précise à laquelle brulent les livres.
Ce monde où les livres sont interdits mais dans lequel les gens possèdent une télé qui peut prendre les quatre murs de leur salon, où par l’intermédiaire de cette télé, «la famille» ou «le clown blanc» les distraient. Tout le monde se grise de vitesse, de divertissements pour ne pas penser. Et puis un jour Guy, l’archétype du citoyen normal rencontre Clarisse, une jeune fille qui prend le temps de marcher, de se poser des questions. Guy se met à regarder la lune au-dessus de lui puis il commence à voler des livres…
La SF un genre que je connais trop peu n’ayant jamais eu d’attirance particulière pour celui-ci et pourtant j’ai vraiment aimé "1984" à l’époque où je l’ai lu ainsi que le nombre important de Barjavel que j’ai lu.
Bradbury nous parle d’une société à l’apogée de sa modernité, modernité comme on pouvait l’imaginer dans les années 50, les maisons ne peuvent plus brûler, les gens peuvent communiquer entre eux de façon instantané (oh, oh) et pourtant jamais ils n’ont autant peu communiqué. Mildred la femme de Guy passe sa journée avec ses «coquillages» greffés dans les oreilles, sorte de mini radio. La réflexion n’est rien moins que découragée, c’est l’absolution de la pensée individuelle, les gens se distraient à longueur de journée alors que la guerre gronde aux frontières du pays.
J’ai apprécié ce roman car il soulève de nombreuses questions qui semblent encore assez d’actualités aujourd’hui. Le personnage de Mildred m’a fait froid dans le dos et en même temps m’a irrité, elle vit dans un brouillard perpétuel de bruits entourée de «la famille». La fin me semble particulièrement bien réussi tout en restant assez traditionnelle, Guy avec les réfugiés qui regardent le chaos de la ville et puis cette réflexion sur le fait que l’histoire fonctionne sous la forme de cycles, je trouve cela intéressant. Et puis bruler les livres fait référence à une représentation symboliquue très fort, quand les hommes se mettent à bruler des livres on sait que le monde va mal.
Les billets d' Iluze et Allie.