L'origine de la violence de Fabrice Humbert
Le livre de Poche - 352 pages
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Lors d'un séjour scolaire le narrateur professeur de français dans un lycée franco-allemand visite Buchenwald. Dans le musée consacré à la déportation il tombe sur une photo qui le trouble, un homme en arrière fond ressemble étrangement à son père.
De retour à Paris cette photo le hante, il fait des recherches pour savoir qui est cet homme, il apprend rapidement que celui-ci s'appelait David Wagner et qu'il est mort à Buchenwald.
Le narrateur retrouve le frère de David qui lui raconte toute l'histoire. Une histoire à l'origine de la naissance de son père, Adrien né Fabre. Les Fabre sont une grosse famille bourgeoise originaire de Normandie, le patriarche et père d'Adrien, Marcel Fabre ancien préfet règne sur l'ensemble de la famille. Sa femme Virginie est morte peu après la guerre. Adrien a toujours vécu à la marge de cette famille, si différent.
A travers l'histoire individuel de ces hommes se dessine la grande histoire, le narrateur est fasciné par les bourreaux, les puissants de cette époque, il veut comprendre pourquoi cette violence. Il essaie de mêler les fils de la grande histoire, de celle de son père, de ses grands-parents pour comprendre ce qu'il est.
C'est un roman dont j'avais entendu parlé assez souvent, notamment chez Canel, je n'ai donc pas hésité à l'acheter. C'est un livre qui se lit facilement, on suit le cheminement de la pensée du narrateur qui à la recherche des origines de son père, se dévoile peu à peu et part aussi à la recherche des siennes et même à l'origine du monde, avec toujours cette question, pourquoi ?
Au début du roman, on découvre la vie de David Wagner, jeune homme insolent et sur de lui qui veut se faire sa place au soleil et qui terminera sa vie à Buchenwald.
Puis le récit prend de l'ampleur, l'auteur amène à des réflexions plus générales sur la violence, le narrateur s'affirme prend de la place, se découvre, se fait aussi plus antipathique, plus "précieux". Je ne peux pas vraiment dire que j'ai aimé ce livre, la première partie m'a intéressé mais la réflexion sur la transmission générationnelle du malaise, d'une violence m'a dérangé. L'idée sous-jacente d'un Inconscient qui mène les vies des personnages à travers les années ne m'a pas vraiment convaincu.
Une lecture qui est tout de même intéressante et qui permet encore une fois de ne pas oublier l'horreur des camps de concentration.
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