La mort est mon métier de Robert Merle
Folio - 369 pages
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L’auteur nous raconte la vie de Rudolf Lang, le roman débute quand celui-ci est âgé d’une dizaine d’années, son père fervent catholique Allemand à la personnalité dérangée lui fait vivre à lui ainsi qu’au reste de sa famille un enfer.
Enfant taciturne, souffrant de troubles obsessionnels du comportement, la mort de son père ne lui apporte aucun soulagement. Mineur il s’engage comme soldat durant la grande guerre, suivant les ordres, inflexible, il n’hésite pas à se mettre en danger. Une fois la guerre terminée, démobilisé le garçon se retrouve sans les repères que l’armée lui donnait.
En Allemagne la colère gronde, l’armistice, puis la crise, le nationalisme monte en force, Rudolf est un de ses plus fervents supporters. Et puis les évènements se succèdent jusqu’à ce que le petit garçon qui pliait sous les volontés de son père se retrouve être le directeur du plus grand camp de concentration, Auschwitz.
Robert Merle écrit ce roman quelques années seulement après la fin de la guerre. Pour écrire ce livre il se base sur la vie d’une personne qui a réellement existé, le comandant du camp d'Auschwitz et surtout sur les rapports d’entretien d’un psychologue américain.
L’histoire nous est racontée à la première personne, c’est Rudolf Lang qui nous raconte son histoire. On suit son évolution, ses tourments, ses pensées. Cette lente ascension, cette inflexibilité. On assiste à la construction d’un monstre, un monstre pourtant terriblement humain. La dernière partie du roman est la plus effroyable, le personnage principal se voit arriver à l’apogée de sa carrière, on lui donne la direction d’un camp, un camp qui vise à éliminer le plus d’unités possibles en un maximum de temps.
D’êtres humains, dans sa réflexion concernant la construction des chambres à gaz, il n’en sera jamais question.
Une deshumanisation poussée à son extrême, c’est effrayant et pourtant il faut absolument lire ce livre.