Le monde merveilleux de Marigold de Lucy Maud Montgomery
Québec / Amérique - 350 pages
Traduit par Michèle Marineau
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La petite Marigold Lesley vit à Cloud Spruce, la propriété familiale donnant face à la baie juste à côté du village d'Harmony sur l'île de prince Edouard.
Elle vit avec sa mère Lorraine, jeune grand-mère, vieille grand-mère et Salomé, son père Léandre est mort deux mois avant sa naissance.
Le clan Lesley est imposant et pour faciliter les choses toutes personnes adultes appartenant à la famille est nommée oncle et tante.
Marigold peut faire confiance à Oncle Klon et Tante Marigold qui lui apportent confiance et réconfort face aux tempêtes de l'impétueuse vieille grand-mère et face aux petits désarrois que la vie lui réserve.
Ce roman a été publiée pour la première fois en 1929.
Il semble à première vue dans la lignée des romans de Lucy Maud Montgomery et pourtant...
Une enfant charmante et charmeuse qui va grandir sous les yeux de lecteur.
Marigold aime la vie, qu'elle trouve int'ressante. Elle vit une enfance heureuse entourée d'adultes plus ou moins excentriques. Comme Anne, Paul Irving ou Petite Elizabeth, personnage auquel elle m'a fait le plus penser, elle s'invente un personnage imaginaire, Sylvia.
Je me permets toutefois de faire une seconde lecture de ce roman.
Au delà de la chronique enfantine, se dessine un roman plus sombre.
On peut deviner que ce roman se situe dans les années 20, même fin des années 20. Le passage sur les photos des mariées en est une preuve, ainsi que la présence des automobiles. Cependant, il n'est aucunement fait mention de la guerre de 14-18, ainsi que des bouleversements qu'elle apporte.
Marigold vit dans un monde où les missionnaires vont soigner la lèpre en Inde, les gens meurent de pneumonie mais pas de blessures de guerre, comme si Harmony et Cloud Spruce se trouvaient dans un espace figé, protégé de la réalité.
La religion a toujours été présente dans les romans de l'auteur mais elle est ici omniprésente, qu'elles que soient les aventures vécues par Marigold, il est question de conversion, de foi... Si toutefois L.M.M dénonce le fanatisme religieux, les personnes athées sont toujours considérées comme anormales. On peut alors se demander si elle-même n'était-elle pas en pleine introspection et questionnement concernant sa propre foi.
Ce roman qui peut paraitre léger, m'est apparu sombre comme si, et là j'extrapole peut-être, la morosité de l'auteur pour ne pas dire la dépression transparaissaient à travers les pages.
Le monde tel qu'il était en 1929, ne plaisait-il peut-être pas totalement à L.M.M.
En lisant ces lignes, on peut croire que je n'ai pas aimé cette lecture, en elle-même elle ne m'a pas totalement enthousiasmé mais en tant qu'oeuvre écrite par L.M.M je la trouve vraiment intéressante, elle me pousse à la réflexion, à affiner l'image que je pouvais avoir de cet auteur.