Le sagouin de François Mauriac
Pocket - 140 pages
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Le petit Guillou vit dans le château familial, c’est un petit garçon malingre et renfermé. Il vit dans la peur perpétuelle de sa mère Paule, la belle fille. Celle-ci n’a épousé le père de Guillaume que pour prétendre au titre, malheureusement pour elle, la seule baronne du château, c’est sa belle-mère. Galéas de Cernes son mari est un homme insignifiant et renfermé. Paule vit en retrait du village ainsi que des habitants du château depuis que s’est propagée une certaine histoire qui l’impliquerait elle et un tout jeune curé.
Malheureuse, crevant de solitude, elle reverse toute sa haine et sa frustration sur le malheureux Guillou, qu’elle appelle le Sagouin. Cet enfant âgé pourtant déjà âgé de 12 ans, n’a toujours pas été scolarisé, il fut plusieurs fois renvoyé de pensionnats car il mouillait son lit. Alors quand un nouvel instituteur arrive au village, la baronne laissant ses considérations aristocratiques de côté décide d’aller lui demander de donner des leçons à son petit-fils.
Cette histoire est d’une profonde tristesse, Guillou est un enfant calme et renfermé qui vit entouré de personnes plus ou moins malsaines. L’ensemble de la maisonnée à des degrés divers fait très peu attention à lui, il dort dans un réduit avec très peu de place. Guillou est l’archétype de l’enfant victime. Indolent, insensible dans le seul but de contrer ce manque d’amour et les violents accès de colère de sa mère, il prend pour cela exemple sur son père. Galéas étouffé entre deux réelles harpies, sa mère et sa femme est un personnage incolore, son non-comportement tout au long du roman relève vraiment de la pathologie.
Les personnages du roman sont égoïstes, centrés sur eux-mêmes sur leur ambition et leur propre souffrance, ils ne voient pas l’enfant qui peu à peu s’enfonce et qui une fois l’espoir déçu se laisse partir.
Un roman triste et sombre qui est vraiment marquant. On peut imaginer les personnages se déplaçant à travers des paysages grisâtres et une ambiance étouffante.
La fin, déchirante clôt magistralement le roman.
Avis de lecture de DevoreLivre, Kali, Edelwe .