Manhattan d'Anne Révah
Arléa - 89 pages
*****
Comment réagiriez-vous si un jour, soudainement, on vous annoncez que vous étiez atteint d’une maladie incurable?
C’est ce qui arrive à la narratrice, qui apprend de la bouche d’un neurologue que les cinq petites tâches blanches présentes sur son bras, sont dues à une maladie neurologique, incurable et qui au fil des mois, se fera plus présente, faisant de la narratrice, un être dépendant.
Celle-ci semblait avoir jusque là tout pour être heureuse, une belle vie, un mari, des enfants, un bel appartement. Et pourtant, dès que le diagnostic lui fut annoncée, elle part, quittant tous ses proches.
Et, après avoir errer quelques temps, elle s’enferme dans un appartement et elle commence à écrire une lettre, une lettre à sa mère, pour lui dire… tout.
Et peu à peu, la vie de cette femme se dessine devant les yeux du lecteur, sa vie de femme, de mère tout d’abord et puis derrière la petite fille qu'elle a été, la petite fille qui depuis longtemps se cachait au fond de son cœur. Cette petite-fille et son secret, secret qui a changé le cours de sa vie. Une vie qui ne fut pas malheureuse mais pas vraiment vécue, elle ne fut surtout pas vécue comme cette femme le voulait. Et tout cela, elle l’écrit, elle le hurle à sa mère.
Maladie catalyseur? rédemptrice? on aurait pu le croire et pourtant, le dernier passage de ce court roman magnifique, horrifiant nous détrompe.
Un roman tout en douceur, tout en violence implicite, des non-dits, une lecture entre les lignes, une ambiance qui saisit le lecteur.
J’ai aimé, touchée par cette douleur.
Merci Nanne pour ce livre.