Saison de lumière de Francesca Key
Plon, Feux Croisés - 241 pages
*****
Je remercie Babelio et son opération Masse Critique ainsi que les éditions Plon pour ce livre.
Un narrateur qui reste anonyme presque tout au long du roman nous fait le récit de la vie de l’artiste Jennet Mallow. Fille d’un prêtre - marqué par ses souvenirs de la grande guerre et d’une mère aux ambitions déçues. Elle vit une enfance légèrement incolore dans un paysage rural de l’Angleterre qu’elle anime avec ses dessins. Jennet poursuit ses rêves de peinture à Londres où elle rencontre l’artiste David Heaton, très vite ils deviennent amants, ont un premier enfant, Ben et puis ils partent en Espagne, vers la couleur.
De couleurs il en sera ici régulièrement question, du gris, du vert en Angleterre, des couleurs plus franches en Andalousie et peu à peu Jennet évolue, se construit en tant que femme, que mère et surtout qu’en tant qu’artiste. Elle doit s’occuper d’un mari dépressif et alcoolique, de trois enfants en bas âge, et tout cela dans une existence précaire et nomade. Un parcours chaotique, souvent triste, mais c’est surtout un portrait de femme que nous peint l’auteur. A travers Jennet, on devient sensible aux couleurs, aux atmosphères qui entourent cette femme volontaire de l’après-guerre. J’ai été sensible à cette atmosphère artistique et au portrait de cette femme, je l’ai été un peu moins quand au choix du narrateur, judicieusement dévoilé une trentaine de pages avant la fin, il n’y aurait pu ne pas être présent, cela n’aurait rien changé pour moi. Malgré un côté très esthétique, le récit tient le lecteur à distance, réduisant l’empathie que le lecteur pourrait ressentir envers Jennet.