Terre des affranchis de Liliana Lazar
Gaïa Editions - 198 pages
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C’est avec difficulté que je vais vous parler de ce roman.
Slobozia, petit village perdu dans les grandes forêts de Roumanie. Ana Luca et ses enfants Victor et Eugénie vivent en retrait du village et de ses habitants. Le père alcoolique notoire et brutale est mort, il a été retrouvé flottant dans les eaux du lac près du village. Dans le village, il se murmure de nombreuses choses à propos de ce lac, de telles choses que les gens préfèrent ne pas s’y aventurer, les eaux sombres renfermeraient des esprits maléfiques. Même si le village de Slobozia ne semble pas être touché par le temps, il passe tout de même, la Roumanie devient dictature, tout le monde étant susceptible de ne pas être un bon «camarade» puis Ceausescu est tué, le pays devient république, l’Eglise reprend sa place. Durant toutes ses années, une trentaine environ des disparitions ont lieu, un jeune fille dans les années 6O, puis un jeune couple dans les années 90 ainsi qu’une institutrice, on ne retrouve pas leurs corps et le village s’interroge, serait-ce le fait d’un moroï, l’inquiétude grandit.
Ce roman est très difficile à résumer sans trop en dire car tous les éléments sont étroitement liés. J’ai terminé ma lecture avec une impression assez négative. Il me semblait alors que je n’avais pris aucun plaisir à cette lecture et pire que le contenu me dérangeait, me paraissant difficilement saisissable.
Cependant, maintenant, mon sentiment a évolué. Ma mémoire a commencé a faire le tri dans ce que je vais retenir de ce récit et elle me permet donc de clarifier mes impressions. Ce roman est complexe, j’ai trouvé le style simple mais relativement froid, heureusement le livre se découpe en de nombreux chapitres très courts. Il n’empêche que je me suis demandée où je me retrouvai propulser au début de cette lecture, l’auteur nous présente Victor, fils d’une femme très pieuse, Victor est grand, fort et il est aussi très timide, il n’a pas d’amis et sa seule activité est de casser du bois. Je me suis alors dit de façon spontanée, c’est le personnage principal du roman, il faut donc que j’éprouve une certaine sympathie à son égard et puis là d’un coup, le premier meurtre avec tout ce qui s’enchaîne, «j’ai pas fait exprès», la tentative d’expiation, le travail de copiste, je ne veux surtout pas tout vous raconter…
L’auteur a su allier l’histoire d’un individu peu banale à la grande histoire. Elle nous présente son pays avec ses croyances ancestrales, la puissance de l’Eglise, sa duplicité aussi et en même temps, on a l’histoire de Victor qui semble plus bête que bête, à la merci de ses pulsions qu’il tente de vaincre tout au long du roman.
Plus je pense et je me remémore ma lecture, plus je me dis que cela a été en fait une lecture très intéressante, je ne peux pas vraiment dire que j’ai pris un plaisir réel à lire cela, en fait cela va au delà.
Merci à Babelio pour cette opération Masse Critique encore très réussie, je remercie aussi les Editions Gaïa pour l’envoi de ce roman, j’ai beaucoup apprécié la carte avec le petit mot qui allait avec.
Et Bonus, l'avis de Béné de Mobylivres.