Toxic Blues de Ken Bruen
Folio Policier - 353 pages
Traduit par Catherine Cheval et Marie Proulx
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Le détective Jack Taylor m’avait donné envie de faire sa connaissance. Je n’ai pas commencé par le début, je le sais bien, car "Toxic Blues" est en faîte sa deuxième enquête, il apparaît la première fois dans "Delirium Tremens". Vous allez me dire mais qui est Jack Taylor?
C’est un ancien flic Irlandais reconverti en détective mais son activité principale se résume à être à la limite du coma éthylique toute la journée tout en sniffant le plus de cocaïne possible. Il approche de la cinquantaine, a une vie pourrie, quelques amis, une histoire d’amour à oublier, une facilité à trouver les ennuis sans vraiment les chercher et une passion pour la lecture. Et ce Jack Taylor revient en Irlande, dans sa ville natale à Galway. Au moment même où il s’assoit dans son pub préféré, le chef des tinkers -la communauté des gens du voyage vient lui demander de retrouver le meurtrier de jeunes de son clan.
Pourrait-on de façon honnête, vraiment appeler cela «Les enquêtes de Jack Taylor» car tout au long du roman ce privé fait de nombreuses choses, il lit, il boit, se fait casser des dents, - quel "délicieux" moment entre parenthèses, mais on ne peut pas dire qu’il enquête, les seuls moments où il va à la rencontre d’un prétendu suspect, il n’est de toute façon pas en état d’écouter. Nous avons donc affaire à une enquête très légère. La résolution de l’enquête est un peu trop téléphonée, il a un ami qui connaît un profiler dilettante qui lui dresse un profil de son meurtrier d’une exhaustivité impossible.
Je n’ai qu’une chose à dire, réveilles-toi Jack Taylor! Ce n’est pas un mauvais bougre et on s’attache à lui, heureusement car ses petites mésaventures prennent de la place dans le roman et puis c’est le pire antihéros qu’il m’ait été donné de connaître dans toute mon expérience de lectrice. Quelle dolence, et en même temps quelle pugnacité mise en place pour détruire sa vie. Et puis en plus, il aime lire et il parsème son enquête de référence littéraires mais aussi musicales. Quel n’a pas été mon étonnement en tombant sur une citation de Thom Yorke, mon chanteur chouchou.
A défaut d’enquête qui se tient, Taylor et ses amis tout aussi tordus que lui, à grand renfort d’alcool nous font parvenir une bouffée de cette Irlande que l’auteur a su rendre extrêmement vivante et rien que pour cela j’ai envie de suivre «les enquêtes» de Jack Taylor.
"Enquêtes" entre parenthèses, tout de même, j’y tiens.
Kathel , Yvon l'ont lu aussi.