Route des Indes de E.M. Forster
traduit de l'anglais par C. Mauron
343 pages
Après ma lecture de Maurice puis celle d'Howards End, me voici replongée dans la découverte de l'oeuvre d'E.M. Forster.
Le titre de ce roman nous promet plus d'exotisme car il se déroule à Chandrapore dans une Inde des années 20 sous domination anglaise, l'administration et tous les postes plus ou moins stratégiques sont occupés par des anglais. Mrs Moore arrive d'Angleterre, son fils Ronny est magistrat à Chandrapore, elle vient lui présenter Adela Quested, une jeune femme qui pourrait bien devenir sa femme. Une fois arrivée dans la ville, Mrs Moore fait la connaissance du Dr Aziz, un médecin Indien et musulman. Une amité spontanée naît entre eux.
Forster nous raconte la vie de tous ces gens, les Anglais enfermés dans leur club et leur quartier mais aussi les notables Indous tels que Aziz, Hamidullah qui est un avocat et bien d'autres. On se retrouve plonger dans l'Inde telle qu'elle devait être dans les années 20, avec toute sa couleur, sa diversité et aussi toute sa contradiction.
Mettre le doigt sur les contradictions de ses personnages, c'est de toute façon la tâche que Forster se donne à chacun de ses romans.
On retrouve donc des personnages lambdas, d'une intelligence moyenne, un peu lâches, un peu intéressés, ce qui change ici c'est qu'il nous décrit les rapports conflictuels, un peu soupconneux qu'entretiennent les Anglais avec les Indous. Le passage où il décrit « la bridge party » illustre très bien cela.
Le problème c'est que le roman est très lent, il ne se passe quasiment rien. Il y a beaucoup de descriptions, des présentations de personnages. On assiste à des journées types d'Indo-Anglais, journées qui sont écrasantes d'ennuis autant pour eux que pour nous.
Une fois le cap de la centième page passée et que rien n'arrivait, je me suis sérieusement demandée si je n'allais pas laissé tomber. J'ai continué, bien m'en a pris car l'évènement majeur du roman qui enfin lui donne son rythme ne se passe que vers la 200ème page. J'ai repris tout de suite beaucoup plus de plaisir à ma lecture. Cependant le charme était rompue et les quelques 30 dernières pages ont vraiment été laborieuses.
Peut-être suis-je passée à côté de quelque chose car il semble que Route des Indes soit son roman le plus connu. Il n'empêche que dans la majeure partie de ce roman, je me suis royalement ennuyée et la qualité de son écriture n'a pas réussi à me sauver.
Après mon énorme coup de coeur pour Maurice et un avis un peu plus réservé pour Howards End, mon avis est ici négatif.
Je suis tout de même decidée à lire « A room with a view ».