Clara et la pénombre de José Carlos Somoza
649 pages - Babel
Traduit par Marianne Millon
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2006. Nous sommes dans un présent parallèle au notre.
Dans celui-ci les humains sont des toiles laissées à l'inspiration de maîtres célèbres tel que Van Tysch.
Cet art se nomme l'hyperdramatisme.
Les personnes souvent des jeunes femmes à peine sorties de l'adolescence sont "apprétées", "tendues" pour que l'artiste parvienne à représenter ce qu'il ressent. "Monstres" et "Fleurs" sont les expositions qui possèdent les toiles les plus coûteuses de l'histoire de l'art.
Annek la toile du tableau "Defloration" vient d'être découverte atrocement mutilée. La fondation Van Tysch est sur les dents et April Wood ainsi que Bosch tous deux responsables de la sécurité veulent trouver l'assassin le plus vite possible. Il faudra faire vite car Van Tysch est déjà en train de préparer sa nouvelle exposition, la plus coûteuse, un hommage à Rembrandt.
Essayez d'imaginer un monde dans lequel l'être humain aurait moins de valeur qu'une oeuvre d'art.
Somoza a poussé à son paroxysme cette idée à la fois fascinante et terriblement effrayante.
"La seule chose que faisait l'Europe était ce que l'on fait toujours dans ce cas : protéger les biens de l'humanité, l'héritage que l'humanité se transmettait à elle-même de génération en génération.
Devant cet héritage, on pouvait faire abstraction de l'humanité elle-même."
"Clara et la pénombre" m'a permis de découvrir un auteur que je ne connaissais pas encore mais qui m'a totalement convaincu.
Ce roman m'a donné la très agréable sensation d'être particulièrement maitrisé.
L'auteur nous propose une réflexion sur l'art et sur l'homme en général, qu'il habille d'une intrigue haletante parsemée de meurtres et de personnages plus savoureux les uns que les autres. Des personnages très fouillés qui ont pour la plupart des comportements ambigus, ce qui ne peut qu'éveiller l'attention du lecteur.
Je ne peux vraiment que vous conseiller cette lecture!