Le joueur d'échecs de Stefan Zweig
Le Livre de Poche - 95 pages
Texte révisé par Brigitte Vergne-Cain et Gérard Rudent
Relecture
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Sur le paquebot qui relie New-York à Buenos Aires, le narrateur voyage en compagnie du champion mondial des échecs, Czentovic. Ce dernier attise tout de suite sa curiosité, comment cet homme qui a tout d’un petit rustre sans éducation peut-il exceller dans ce jeu où le hasard n’a pas sa place. Accompagné d’un autre riche passager il décide d’organiser une partie d’échecs contre le champion. N’étant seulement que de médiocres joueurs, ils perdent contre Czentovic jusqu’à ce qu’arrive un inconnu qui leur permettra de s’aligner face au jeu du champion. Le narrateur apprendra de quelle façon, terrible, Mr B., l’homme inconnu, à appris à maitriser si bien ce jeu.
J’avais lu une première fois ce roman il y a de cela un an et il ne m’avait pas spécialement touché et cette relecture m’a permis de m’approprier tout ce que je n’étais pas arriver à saisir la première fois.
Au-delà de la compétition de deux hommes que tout opposent, il nous parle de l’isolement comme la pire des tortures.
Mr B. d’origine Autrichienne emprisonné par les Nazis est resté enfermé dans une pièce pendant des mois avec une seule fenêtre qui donne sur un mur, sans contact avec le monde autour de lui, le gardien avait la consigne de ne pas lui parler. Mr B. pense devenir fou et sent qu’il dira tout au prochain interrogatoire mais dans la salle d’attente il trouve un livre et sans réfléchir le vole. Ce roman est un manuel du jeu d’échecs et il va lui sauver la vie car Mr B. va s’en servir comme rempart face au vide et à la folie qui le menacent. Les échecs le sauvent et en même temps l’amènent très près de la folie et du dédoublement de personnalité
Ce texte court est magnifique. Il a été écrit pendant la période la plus sombre du XXème siècle et il nous parle très justement de la fragilité et de la vulnérabilité de l’homme quand on le met seul face à soi.