Martin Eden de Jack London
10-18 - 447 pages
Traduit par Claude Cendrée
Le peuple d'en bas de Jack London
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Martin Eden est un jeune marin pauvre qui tombe amoureux d'une belle jeune fille issue de la bourgeoisie, Ruth Morse. Pour elle, il accumulera en peu de temps le savoir que d'autres mettent toute une vie à acquérir, pour elle encore il écrira, perfectionnant son art dans le but d'être publier et de devenir riche.
Au fil du roman l'intelligence de Martin s'accroit et surpasse rapidement celles de ceux qui l'impressionnaient au début. Il se rend compte très vite que le monde dans lequel évolue Ruth à défaut d'être le point de rencontre de gens savants et surtout un repère de bourgeois engoncés dans leur snobisme et leur étroitesse d'esprit.
Au même moment Martin écrit tous les jours, dépensant tout ce qu'il possède pour envoyer ses manuscrits qui lui sont à chaque fois renvoyés.
"Martin Eden" fait partie des oeuvres les plus reconnues de Jack London.
Un livre que je me suis procurée après la lecture du roman "Les Maîtres de Glenmarkie". Dans ce roman de Jean-Pierre Ohl, Martin Eden est le livre de chevet d'un des personnages, le père d'Ebenezer.
Jack London nous présente ici une réflexion intéressante sur la place, le rôle et la condition d'écrivain. Faut-il alors pour devenir un écrivain vivre en décalage avec ses proches? "Martin Eden" est un beau portrait de l'écrivain et surtout des affres de la création. Martin atteindra le succès tant recherché depuis si longtemps et pourtant la célébrité le dégoûte, les gens qui l'ignoraient avant et qui maintenant l'invitent à manger lui paraissent agir de façon incompréhensible.
"Il était au désespoir. Là-haut personne ne tenait à Martin Eden pour lui-même, en bas il ne pouvait plus supporter ceux qui l'avaient accepté autrefois."
Un roman qui a vraiment su me toucher. De nombreuses réflexions du personnage principal, notamment sur la célébrité paraissent encore très actuelles. Cependant le personnage de Martin est surfait, presque inhumain de trop d'humanité, pour exemple il est impossible qu'une personne apprenne en deux ans une aussi grande masse de savoir dans des domaines si diversifiés et en lisant seulement des livres.
Malgré cela c'est un roman d'une grande force, qui permet la réflexion après sa lecture.
Il possède aussi des scènes très poigantes, notamment la confrontation avec Ruth à l'hôtel et bien sur la scène finale sur le bâteau.